Le PMU dénonce "la concurrence illégale des sites de jeux", promeut le "jeu responsable" et... lance un nouveau produit.
Etre patron du PMU, c'est prendre le rique de mettre en danger sa santé mentale. Car comment réussir, dans une même conférence de presse, à se plaindre de la concurrence des sites illégaux, à déplorer une augmentation trop faible de son chiffre d'affaire, à annoncer avec tambours et trompettes la lancement d'un nouveau jeu tout en assurant faire le maximum pour promouvoir le jeu responsable? Cocktail éminément contradictoire. Ce matin, les dirigeants du Pari Mutuel Urbain s'y sont pourtant collé, dans le cadre de la présentation de leur bilan annuel. Ils ont d'abord mis un fort accent sur "le développement de la concurrence illégale des sites de jeux sur internet". Le PMU, groupement d'intérêts économiques (GIE) qui détient le monopole de la prise de paris sur les courses de chevaux en France se désole de voir empiéter sur ses plates-bandes "les paris hippiques et sportifs" mais aussi "le poker en ligne". Autant de troubles fêtes qui sont, à en croire les dirigeants, la cause d'une hausse du chiffre d'affaire (+1,2%, à 8,1 milliards d'euros) inférieure aux prévisions.
Sans doute pour remédier à ce coup de mou, le PMU a annoncé pour le 28 avril le lancement d'un nouveau jeu sur les courses de chevaux, le Quadrio. Tout en rappelant évidemment ses multiples et vertueuses actions en matière de "jeu responsable". La mention "Jouons responsable! Pour que les courses restent un plaisir" doit être apposée notamment sur les tickets dès le mois en cours et une formation spécifique doit être donnée aux responsables de nouveaux points de vente. Le renforcement de l'affichage sur l'interdiction de jeu aux mineurs a également été annoncé. Pour mémoire, on vous rappelle le contexte global de ces simagrées : pour essayer de convaincre Bruxelles que le monopole de la FDJ et du PMU a du bon, il faut faire la preuve qu'il est un moyen efficace de lutter contre les dérives du jeu, notamment en terme d'addiction.
source: liberation.fr